14 – Le monument aux morts

 

 

Site N°1414

 

      Valdoie déplore la mort des victimes de la déportation, des martyrs de la répression allemande mais également la perte de ses jeunes concitoyens engagés volontaires dans l’armée de libération du territoire national.

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Remise d’insigne en 1947 aux veuves et parents de morts durant la guerre. (source : ADTB)

Liste des victimes de guerre 1935-1945 à Valdoie (source : ADTB)

 

 

Le commando Belfort

              Le Commando Belfort est formé des éléments F.F.I. du groupement Territoire de Belfort qui ont passé les lignes allemandes au début du mois d’octobre 1944, ou qui ont rejoint la France libérée par la Suisse après la dissolution du maquis de la Haute-Planche. La section de commandement avec l’abbé et capitaine Dufay se reforme en zone libérée à Lure avec pour but de rassembler tous les FFI de Belfort qui souhaitent combattre ensemble.  Le commando est rattaché à la brigade Alsace-Lorraine, sous les ordres du colonel Berger (André Malraux). Il est formé en bataillon et mis à l’entraînement à Cult près de Marnay (Haute-Saône) où la Brigade Alsace-Lorraine est en cantonnement. Le lieutenant Guillaume multiplie les efforts pour regrouper les anciens camarades du maquis. Par voie de presse ou par le bouche à oreille, le message passe, les Belfortains qui ont quitté leur ville opprimée, rejoignent le Commando Belfort. Les effectifs sont encore insuffisants pour former un bataillon, on constitue alors une compagnie qui se baptise fièrement commando Belfort.

A côté des anciens s’engagent des résistants plus jeunes et notamment une partie des 70 jeunes belfortains qui ont échappé à la grande rafle du 14 septembre. Le commando est divisé en deux sections, celle des plus âgés et celle des jeunes n’ayant jamais combattu.

Le 14 novembre, la reprise de l’offensive sur l’Est de la France sonne l’engagement du commando Belfort pour la libération de sa région. Intégrés à la 1ère D.B., les hommes du Commando obtiennent de quitter Florimont où ils sont cantonnés, pour participer aux combats qui ont libéré Belfort plutôt que de combattre  sur le flanc est du département. Une section du commando, celle des anciens avec le capitaine Aubert participe donc  aux dernières escarmouches dans la cité du Lion. La troupe est cantonnée à la caserne Bougenel.

La section « des jeunes » n’arrive à Belfort que le 25 novembre alors que les combats sont finis. Sa déception est vite ravalée car le lendemain entre le pont Corbis et la place de la République elle est follement acclamée au défilé de la victoire. Le commando Belfort ferme la marche du défilé et la population célèbre avec un enthousiasme délirant ces jeunes belfortains qu’elle reconnait sous l’uniforme des libérateurs.

De cette poignée d’hommes, certains arrêtent leur engagement à Belfort pour retrouver la vie civile ou pour s’enrôler dans d’autres unités de la Première Armée, d’autres continuent au sein de la Brigade Alsace-Lorraine dans les combats de Basse et Haute Alsace, la garde du Rhin et la défense de Strasbourg.

 


le 60ème anniversaire de la libération de Belfort. Journal Télévisé FR3 Franche-Comté. 2004 (sources : INA)

Les combats d’Alsace

                          L’offensive alliée reprend en novembre 1944. Les armées alliées espèrent pénétrer en Allemagne le plus rapidement possible. Elles forment désormais le groupe d’armée n°6, placé sous les ordres du général Devers, constitué de la 7e Armée US, à laquelle sont rattachées la 2e DB et la 1re Armée française.
Les Américains et la 2e DB libèrent Strasbourg, le 25 novembre. La 1re Armée atteint le Rhin, le 18 novembre, puis libère Mulhouse, le 20.

(Sources : ADTB)

La libération de Colmar, qui se trouve au centre de la poche que forme la région encore occupée par les Allemands, semble alors toute proche. Il faudra pourtant encore deux mois et demi de combats d’une rare âpreté pour que la 1re Armée vienne à bout de la résistance allemande.

La durée inattendue des opérations tient en partie au fait que l’Alsace constitue un secteur secondaire pour les Américains. L’Alsace constitue également un enjeu de premier ordre pour les Allemands qui considèrent qu’elle fait partie intégrante du territoire du Reich. En conséquence, il est hors de question de laisser les Français la reprendre. S’ajoute la menace que ferait peser une présence alliée en Alsace sur l’artère vitale que représente le Rhin pour l’économie de guerre allemande.

 La  prise de Strasbourg.

                        Aussitôt Paris libéré, Leclerc est hanté par une obsession : Strasbourg, dont la flèche de la cathédrale symbolise la fin de la libération de la France. Après la prise de Baccarat, le 1er novembre, la 2e DB et  leur chef,  atteignent le pied de la ligne bleue des Vosges qui cache l’Alsace. A la suite d’une offensive alliée,  le 22 novembre au soir, le col de Saverne est près d’être dégagé et cinq sous-groupements de la 2e DB sont étagés sur les pentes orientales des Vosges, face à la basse Alsace. Le 22 novembre à 19 heures, Leclerc donne l’ordre d’attaquer Strasbourg le lendemain. Dans ses instructions, Leclerc précise que le maximum de rapidité doit être mis en œuvre pour surprendre les défenses extérieures de Strasbourg et tenter de franchir le pont de Kehl, contourner les résistances, ne pas assurer la garde des prisonniers et simplement détruire leurs armes. L’opération de la 2e DB du 15 au 24 novembre permet de libérer Strasbourg. La résistance allemande, prise à revers, tombe d’elle-même. Le serment de Koufra est tenu, « Maintenant, on peut crever ! » déclare Leclerc à ses hommes.

La bataille d’Alsace, la résistance allemande.

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(Sources : ADTB)

                       La bataille d’Alsace commence le 25 novembre. Alors que le Rhin est atteint, la libération de l’Alsace et de tout le territoire français semble proche. Or, elle va nécessiter encore près de trois mois de durs combats dans la neige contre un adversaire allemand renforcé et animé par Himmler, dépêché sur place par Hitler. Les unités allemandes, aguerries et coriaces, utilisent bien le terrain et le défendent mètre par mètre. En outre, les conditions météorologiques sont épouvantables : sol inondé et glacé, neige épaisse, routes gelées et glissantes, manque de visibilité et brouillard. Fin novembre, la 19e armée allemande, comprimée dans la « poche de Colmar », est dans une situation difficile et doit reculer. Certaines de ses unités se replient au-delà du Rhin. Mais à partir du 6 décembre, elle raidit sa défense et tente de reprendre l’initiative.

Le général de Monsabert, qui commande le 2e corps d’armée français, lance une offensive sur un front de 20 km, les combats, qui se déroulent dans le froid et la neige, sont d’une violence extrême.

Mais l’ennemi à son tour passe à l’offensive et parvient à se maintenir sur ses nouvelles positions. Les combats tournent à la bataille d’usure. Le général de Lattre de Tassigny décide alors d’arrêter l’offensive dans les Vosges car les unités sont épuisées et ont subi de terribles pertes. Les soldats encore en tenue d’été – depuis la Provence – souffrent du froid et manquent de munitions.

L’armée allemande est encore loin d’être battue et le général von Rundstedt, lance dans les Ardennes, à partir du 16 décembre, une offensive d’envergure qui trouble la 9e Armée américaine. Vers le 25 décembre, les attaques allemandes semblent contenues mais elles ont absorbé les réserves des Alliés et obligent ces derniers à prélever des troupes sur l’aile droite du front.

(Sources : ADTB)

Une puissante offensive est lancée le 31 décembre par les Allemands, c’est l’opération Nordwind pour soulager les troupes qui prennent part à l’offensive des Ardennes. Devant la menace de percée, les Américains envisagent d’évacuer le Bas-Rhin et Strasbourg pour se retirer au pied des Vosges. De Gaulle proteste et aidé par Churchill, convainc Eisenhower de renoncer à ce repli. La 1ère armée française  aidée des F.F.I. alsaciens, est chargée de la défense de la ville.

Début janvier, les Allemands avancent et se trouvent bientôt à 13 km du centre de Strasbourg. L’intervention vigoureuse de la 2e DB permet de stopper cette attaque et de stabiliser le front dans ce secteur.

L’assaut contre la poche de Colmar

                   La poche de Colmar représente une bataille de trois semaines entre le 20 janvier et le 9 février 1945. Les conditions des combats sont extrêmement difficiles en raison d’un l’hiver, particulièrement rigoureux et à cause du terrain qui n’offre aucune couverture naturelle aux Alliés. Les températures descendent jusqu’à -20°.

 Ce saillant  s’enfonce dans les lignes alliées à environ 30 km au sud de Strasbourg jusqu’à sud de Mulhouse. Il est tenu par la 19ème  armée allemande sur  65 km de long et 50 km de large. L’ennemi s’accroche à cette poche qui doit permettre de préparer des offensives destinées à récupérer le territoire. Himmler en personne s’installe en Alsace et dirige les préparatifs d’attaque. En décembre et en janvier, l’ennemi renforce son dispositif de façon continue et prendprogressivement une attitude offensive mais la 1ère Armée française maintient sa pression et mène des opérations locales dures et souvent coûteuses.

De Lattre veut liquider complètement la poche de Colmar. Les conditions sont très défavorables en raison du temps glacial, de la visibilité très faible et des tempêtes de neige qui empêchent tout soutien aérien. De plus, la plaine alsacienne est extraordinairement plate et n’offre pratiquement aucune couverture à un assaillant hormis quelques forêts occasionnelles. Lorsque les troupes alliées attaquent, elles sont donc gênées par un temps très froid et fortement exposées aux feux défensifs des Allemands bien retranchés dans les villages.

Le général de Lattre relance l’offensive après avoir réuni des moyens qui lui assurent une nette supériorité numérique. Les huit divisions de la 1re Armée que la 2e DB a rejoint ont été renforcées par de nombreuses unités FFI, si bien qu’il dispose désormais de 350 000 hommes face aux 100 000 Allemands de la 19e Armée. Le plan du général de Lattre consiste à prendre les défenses allemandes en tenaille.

Le 20 janvier, sous une tempête de neige, le 1er corps du général Béthouart. se lance à l’attaque. La surprise est totale et l’avance rapide. Le lendemain, toutefois, les intempéries sont telles qu’elles ralentissent fortement la progression. Aux difficultés naturelles dues au climat, au terrain et aux Allemands, s’ ajoutent des divergences de vue entre le général Leclerc et le général de Lattre.

Le 2e corps d’armée du général de Monsabert, appuyé par une division américaine, doit, en attaquant dans la nuit du 22 au 23, franchir l’Ill et contourner Colmar, pour parvenir aux passages du Rhin, dans un secteur infesté de mines. L’ennemi déclenche de violentes contre-attaques, résiste avec ténacité. Le 25, le 21e corps d’armée américain intervient pour soutenir les troupes du général de Monsabert et établir la jonction avec le 1er corps français.

Entre Colmar et le Rhin les engagements sont très durs, hommes et matériels sont soumis à rude épreuve. Isolée, la ville de Colmar finit par tomber. Le soir du 8, après vingt jours d’offensive, la tête de pont allemande d’Alsace qui avait été la poche de Colmar est pratiquement liquidée. Le 9 février, le général de Lattre pouvait envoyer son communiqué de victoire.

Le 11 février, le général de Gaulle vient en Alsace apporter le salut de la France aux populations libérées en même temps qu’il vient exprimer à la 1re Armée et à ses chefs, l’admiration et la reconnaissance du pays. Le général de Lattre est élevé à la dignité de grand croix de la Légion d’honneur ; le général Béthouart et le général  Leclerc reçoivent eux la plaque de grand officier.

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