19 – Jean Moulin

 

 

Site N°1919

 

      Jean Moulin symbolise la Résistance : refus de la soumission, volonté d’unification, martyr de celui qui n’a pas cédé.

 
            Son entrée dans la Résistance :

 

          Né le 20 juin 1899 à Béziers, c’est en 1939, à l’âge de 39 ans, que Jean Moulin est nommé préfet d’Eure-et-Loire. A la déclaration de la guerre, il demande à plusieurs reprises son détachement dans une unité combattante mais il est obligé, par le ministère de l’intérieur, de rester à ses fonctions de préfet. 

              Le 17 juin 1940, Jean Moulin est arrêté à Chartres par les Allemands et enfermé pour avoir refusé de se soumettre au Allemands. Dans sa cellule, il essaye de se suicider en se tranchant la gorge avec un morceau de verre cassé. Cette tentative lui laissera une cicatrice dans le cou qu’il camouflera avec une écharpe qui le caractérise par la suite.
          Il est révoqué de ses fonctions de préfet le 2 novembre 1940 par le régime de Vichy du maréchal Pétain. Il se met alors à écrire un journal du nom de « Premier combat » où il raconte de façon très détaillée sa résistance à Chartres. Ce journal sera publié lors de la Libération.
          Le 15 novembre 1940, il quitte Chartres pour s’installer dans une maison familiale des Bouches-du-Rhône et rentre dans la clandestinité. Dans plusieurs villes du Midi, il rencontre des résistants comme Henri Frenay ou Antoinette Sachs. Il se fabrique ensuite une fausse carte d’identité du nom de Joseph Jean Mercier pour pouvoir aller à Londres et communiquer avec les différentes poches de résistances de la France libre. Il va y arriver par ses propres moyens en passant par l’Espagne et le Portugal. Ce sera le début de ses actions dans la Résistance.

             Une mission : l’unification de la Résistance.

          Une fois à Londres, le 9 septembre 1941, il rencontre le général de Gaulle et lui fait un compte rendu de la Résistance en France. Jean Moulin lui expose ses besoins en argent comme en armement. Il profite de son séjour à Londres pour suivre un entraînement sur les bases du combat et le saut en parachute. De Gaulle le charge ensuite de retourner en France pour unifier tous les groupes résistants de France pour monter ce qu’ils vont appeler une armée secrète. En mai 1943, Moulin réussit et fonde le Conseil national de la Résistance qui réunit les mouvements de Résistance et les délégués des anciens partis et syndicats.
Afin de continuer ses actions de résistant, il se créé aussi une couverture, à partir de ses talents d’artiste, en ouvrant une galerie d’art à Nice et il prend successivement toutes une série de pseudonymes : Max ; Rex ; M. X ; Alix ; EX.20 ; Régis ; Richelieu ; Joseph Marchand ; Jacques Martel. Il continuera à faire régulièrement des rapports au général de Gaulle en collectant des informations grâce, notamment, à sa galerie d’art.

            Son arrestation et sa mort

          Le 21 juin 1943, une réunion tenue secrète entre plusieurs membres de la Résistance, dont Jean Moulin, se déroule à la maison du docteur Dugoujon à Caluire près de Lyon dans le Rhône. Lors de cette réunion Jean Moulin et les autres personnes conviées sont arrêtés par la Gestapo. Un résistant du nom René Hardy, qui s’est invité de lui-même, est le principal suspect pour avoir dénoncé ce regroupement aux services de police allemande. Mais encore aujourd’hui, personne ne connait le vrai coupable.
          Jean Moulin, ainsi que les autres résistants, sont alors emmenés dans la prison Montluc à Lyon. Il est régulièrement torturé par le dirigeant de la Gestapo, Klaus Barbie, pour livrer des informations, mais Moulin ne parle pas et ne révéle rien. C’est lors de son transfert vers l’Allemagne dans le train Paris-Berlin, le 8 juillet 1943, qu’il meurt de ses blessures.  

          Ses cendres au Panthéon

          Jean Moulin est inhumé le 11 février 1944, mais c’est le 19 décembre 1964 que ses cendres sont transférées au Panthéon de Paris lors d’une cérémonie officielle en présence du général de Gaulle. A cette occasion André Malraux, le ministre de la culture, prononce un discours qui devient un des plus grands hommages que la République ait pu faire à un de ses serviteurs.


Hommage d’André Malraux à Jean Moulin lors du dépôt de ses cendres au Panthéon. JT 20 h, 1964 (sources : INA)

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