23 – Gaston Schraag et son imprimerie

 

 

23Site N° 23

 

 

Lecture de l’extrait du registre de Victor Heidet concernant Gaston Schraag. (Témoignage d’Arlette Fougeront, fille de Victor et Anna Heidet) – 2015

   

         Le résistant doit camoufler son identité, la population attend des journaux clandestins la vérité sur la situation militaire et l’espérance de lendemains meilleurs. Le papier est une arme essentielle. 

 

 

 

Fabriquer de faux papiers

Imprimerie clandestine (témoignage d’Arlette Fougeront, fille de Victor et Anna Heidet) – 2015

 

Fausse carte d'identité d'Anna Heidet

Fausse carte d’identité d’Anna Heidet. Fonds privé A. Fougeront.

                 La fabrique de faux papiers permet de protéger toutes les catégories de pourchassés. Les persécutés peuvent ainsi acquérir une nouvelle identité. Il ne suffisait pas seulement de se procurer une carte d’identité, il fallait obtenir l’ensemble des documents essentiels à la survie dans un pays où les papiers doivent être présentés à l’occasion des ravitaillements et du travail. Les graveurs et imprimeurs se sont efforcés de copier de vrais documents lors des premières tentatives tout en mettant de faux noms. Les risques étaient très élevés.  La multiplication de documents qui présentaient les mêmes caractéristiques a fini par attirer l’attention de la police qui arrivait à remonter à la source des informations.  

Imprimés faux-papiers

Imprimés pour la confection de faux-papiers. (photos : R.Bernat. Origine : Musée de la Résistance et de la Déportation. Ville de Besançon. )

                  Les mouvements de résistance disposent parfois de spécialistes qui confectionnent des faux papiers ne se distinguant presque pas des vrais. Des ensembles complets de documents sont alors utilisés par ceux qui ont besoin de changer de nom et d’apparence avec une identité créée de toute pièce.  Les secrétaires de mairie ont souvent été complices de cette manipulation.

 

Presse clandestine

Presse clandestine. (Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation de Lyon.)

Tampons

Tampons ayant servis à la confection de faux-papiers. (photos : R. Bernat. Origine : Musée de la Résistance et de la Déportation. Ville de Besançon.)

 

Les journaux clandestins

           Dès 1939 paraissent en France des moyens de contre-propagande comme les tracts, papillons, brochures, affichettes, journaux clandestins. Cela n’empêche pas qu’en 1944, 1 200 titres de journaux clandestins sont édités à 2 millions d’exemplaires, ce qui représente près de cent millions d’exemplaires pendant toute la guerre.

Libération

En juillet 1941, Henri Cabrol et Emmanuel d’Astier de la Vigerie lancent Libération, le journal clandestin du mouvement de résistance Libération-Sud.  En atteignant des pointes de 200 000 exemplaires tirés, il devient l’un des plus importants et des plus diffusés des journaux de la Résistance, avec Combat. Comme le mouvement dont le journal est issu, la rédaction mêle des hommes venus d’horizons politiques divers : socialistes, communistes, syndicalistes de la CGT et militants du syndicalisme chrétien.

Combat

« Organe du Mouvement de libération française », résultant de la fusion en 1941 des journaux Liberté et Vérité, il sera le journal du mouvement de Résistance Combat animé par Henri Frenay et Berty Albrecht qui lanceront le premier numéro en décembre 1941. Au total, 58 numéros seront publiés.

Défense de la France 

Fondé le 15 août 1941 sous l’impulsion des étudiants Philippe Viannay et Robert Salmon ; 47 numéros clandestins de Défense de la France seront diffusés.

Le Franc-Tireur 

De tendance radicale-socialiste. 39 numéros clandestins paraîtont.

Témoignage chrétien

C’est dans la France occupée que, le 16 novembre 1941 à Lyon, un jésuite, le père Pierre Chaillet, publie clandestinement le premier Cahier du Témoignage chrétien. Intitulé France prend garde de perdre ton âme, sous forme d’un opuscule de petit format (d’où le nom de Cahier), il contient un vibrant appel à s’opposer au nazisme au nom des valeurs chrétiennes. Treize numéros du Courrier du Témoignage Chrétien et quatorze Cahiers seront diffusés jusqu’à la Libération.

La Vie Ouvrière

Interdite en 1939, La Vie Ouvrière reparaît clandestinement dès février 1940. Tout au long de l’occupation il sera publié 223 numéros où l’accent est mis sur les problèmes quotidiens : coût de la vie, pénuries alimentaires, difficultés de ravitaillement, faiblesse des salaires, etc. La vie ouvrière appelle à la lutte, à la réunification syndicale et combat les divisions. Il dénonce le patronat qui a largement sombré dans la collaboration avec les occupants et informe régulièrement sur les luttes qui ont lieu dans les entreprises.

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