9 – Les tombes du Salbert

 
Site N° 909

 

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Chemin de la mémoire avec les tombes rénovées par l’association « Souviens-toi 1944 »  (photo : R. Bernat)

Les tombes du Salbert (photos : R. Bernat)

 

            A l’approche de la libération, la Milice se livre à d’ignobles brigandages et à d’effroyables crimes. Des charniers seront découverts par la suite qui révèleront ces dramatiques exécutions de résistants par l’occupant ou ses sbires.

 

La Gestapo

                 Le 26 avril 1933, Hermann Göring crée la Gestapo, police politique de l’Allemagne nazie chargée d’éliminer toute opposition au régime. Le 20 avril 1934, Himmler, chef des SS pour tout le Reich, en prend les rênes. Il dirige toutes les polices allemandes, les unifie et étend le champ d’action de la Gestapo à toute l’Allemagne. À la tête du service central de la Gestapo, il nomme Reinhardt Heydrich, déjà chef du SD, service de sécurité interne du parti nazi. Chargée de « détruire tous mouvements dangereux pour l’État et le parti », la Gestapo jouit de pouvoirs exorbitants.  Ses décisions n’ont pas besoin de la sanction des tribunaux, l’administration  doit  exécuter ses ordres sans appel.  Elle arrête, torture, supprime ou bien interne en camp de concentration tout suspect.

               La Gestapo va, sous le général SS Müller, étendre à toute l’Europe le régime policier du IIIe Reich : elle entre dans les Einsatzgruppen, commandos qui massacrent derrière le front de l’Est les cadres locaux et les Juifs. Elle pénètre, malgré la réticence de la Wehrmacht, dans les autres pays occupés. La Gestapo  utilise les moyens les plus odieux (délation, torture, chantage…) pour traquer les résistants,  elle participe enfin à la déportation massive des Juifs vers les camps de la mort.

"Plaque au 55 faubourg des Ancêtres, siège de la Gestapo à Belfort"

« Plaque au 55 faubourg des Ancêtres, siège de la Gestapo à Belfort »

A Belfort, elle s’installe rue Marceau, faubourg de Montbéliard puis au  N°55   faubourg des Ancêtres. Le 13 septembre 1944, la Gestapo de Dijon arrête chez lui, faubourg de Montbéliard, Henri Veit, un responsable résistant, membre du réseau Alliance puis de l’état-major FFI. C’est un  membre des services secrets militaires et agent de renseignement du BCRA. Il est amené au siège de la Gestapo belfortaine, faubourg des Ancêtres pour interrogatoire. Il y aurait été détenu trois jours avant d’être fusillé en tant que « chef terroriste » le 16 septembre 1944. Le 6 octobre 1944, la même Gestapo arrête Paul Morcely, maire de Chaux, déporté, il meurt au camp de Dachau.

 

L’heure du châtiment : Procès Darnand et Laval 16 octobre 1945 (Les actualités française, INA)

 

Le charnier du fort Hatry

 

Plaque en hommage aux résistants fusillés et découverts dans le charnier du fort Hatry.

Plaque en hommage aux résistants fusillés et découverts dans le charnier du fort Hatry. (photo : R. Bernat)

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Tombes des résistants fusillés au fort Hatry (photo : R. Bernat)

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Tombes des résistants fusillés au fort Hatry. (photo : R. Bernat)

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                      Dans les semaines et les mois qui suivent la Libération, les Belfortains découvrent l’ampleur des massacres de résistants commis par les Allemands durant les derniers mois de l’Occupation. Le premier charnier découvert est celui de Banvillars (27 fusillés) début décembre 1944, suivi de ceux la forêt du Salbert (8 fusillés) à la fin du même mois, de Chaux (3 fusillés) et du fort Hatry à Belfort. Sur ce site 25 résistants FFI ont été fusillés.  Partout des stèles commémoratives ont été mises en place. Plusieurs des corps découverts au fort Hatry n’ont jamais été identifiés.

 

Le charnier d’Offemont

(photos : R. Bernat)


                  Le 18 septembre 1944, aux alentours du village de Magny-Danigon en Haute Saône, les maquisards du Chérimont  sont encerclés un peu par hasard par des soldats allemands venus établir une ligne de résistance à l’arrivée des armées alliées. Ils tentent de fuir. Le combat est inégal. Des résistants meurent en combattant d’autres sont arrêtés, envoyé à la caserne Friederich à Belfort. Vingt jeunes sont amenés vers Belfort. Ils seront exécutés le 26 septembre dans la clairière au lieudit Sur-le-Pertu, à la limite de la commune d’Offemont dans le Territoire de Belfort. Leurs corps ont été découverts par hasard au printemps de 1945 par un agriculteur.


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